L’Aventure (c’est l’aventure)
La musique du jour
Philippe Katherine Y’a de la Rumba dans l’air
En ce jeudi, une étude météorologique approfondie de toute la Sicile nous confirme qu’il pleuvra juste partout. Pas d’échappatoire. On lève l’ancre vers midi de notre agriturismo, sous une pluie fine. Cap sur Agrigente, au Sud de l’île.
Peu après notre départ, et contre l’avis de Stéphane, Barbara décide de suivre son GoogleMap et de prendre une route marquée d’ un cercle rouge et blanc pas engageant - voire clairement dissuasif, disons-le.
Mais l’absence de réseau pour chercher une alternative et une optimiste flemme forcent la décision. Passé le premier kilomètre, la route devient plus cabossée et la pluie s’intensifie. Nous arrivons à un carrefour au moment où l’orage éclate dans toute sa force. Nous sommes à un croisement, entre deux routes approximatives, et Barbara décide de profiter de la présence de bitume pour faire halte et réfléchir aux options.
GoogleMaps recommande à droite. Waze à gauche, avec l’argument que la route de droite serait coupée quelques kilomètres plus loin. Faire demi tour est une option, mais les torrents d’eau qui se déversent augurent mal d’une retraversée d’un passage qui avait déjà été sportif avant l’orage.
Barbara demande conseil à l’agriturismo, espérant qu’une éclipse de réseau permette le passage du texto.
Pendant tout ce temps, Stéphane ne laisse pas une certaine anxiété le pousser vers l’exutoire facile d’engueuler sa femme chérie. Quel homme!
Trente minutes pesantes dans notre van sous les éclairs et les coups de tonnerre, à voir déferler des torrents d’eau sur les bords de route.
Ca se calme, on repère une voiture à 100 mètres, sous un arbre.
Ce sont des agriculteurs qui déplacent leur troupeau. Peu de mots sont nécessaires, la situation et notre air piteux sont explicites, ils nous indiquent de les suivre. On est ravis d’avoir des secours potentiels à notre éventuel futur embourbement
Ce seront les 4 km les plus sportifs de ma vie de pilote automobile. La route est défoncée, inondée, embourbée, empierrée. Les deux derniers km, on sera tout seuls, nos chemins se séparant avec nos anges gardiens. Victoire! On atteint la grande route!
Vous me direz, après ça on sera calmé pour la journée ? Que nenni!
On cherchant les falaises blanches de Scala dei Turchi, on traverse l’étrange village de Lido Rossello. C’est comme une station balnéaire, en version ville fantôme : ni habitant, ni magasin, aucune maison ouverte.
Il n’y a que des chats. La plage est très jolie, et ce qui devrait être la maison la plus recherchée, sur la plage a l’air abandonnée.
On remonte dans la voiture, direction les falaises plates et blanches de Scala dei Turchi, aperçues depuis la plage. Quand on y arrive, le ciel a pris une couleur orageuse dont on devrait commencer à se méfier. Mais la lumière est si belle: telle des papillons elle nous attire au plus près des pierres blanches auréolées du ciel gris foncé.
On essaie en vain de photographier les éclairs au loin.
Barbara montera sur le rocher, Stéphane restera en bas. Cette fois-ci, l’orage ne s’annoncera pas par une petite pluie, mais éclatera d’un coup. En dix secondes, la roche est une savonnette sur laquelle les quelques touristes en panique (dont un photographe et sa jolie modèle en robe blanche) essaient d’avancer sans se casser la figure.
En vingt secondes, c’est une cascade. C’est une roche étonnante qui semble se dissoudre dans l’eau, qui devient blanchâtre, presque comme du lait.
Barbara, hilare, est une serpillère vivante. Stephane, moins hilare, l’attend sous une paillasse encombrée de touristes. Mais le temps de remonter les marches vers la route, il finit dans le même état. C’est pratique de pouvoir se changer dans le van, mais entre la boue du matin et l’inondation du deuxième orage, l’Étoile Filante* est dégueu.
On fera un bon diner de poisson à Leone, un petit port au Sud d’Agrigente, pour se remettre de nos émotions
Les pâtes du jour
Spaghettis aux oursins
