Sur les routes de Sicile jusqu’à Noto


La musique du jour

Craig Armstrong. Weather Storm


A Agrigente, on visite la vallée des temples. Ils datent pour la plupart du VIe siècle avant JC, mais le plus beau a été réhabilité à l’époque chrétienne : une basilique a été construite à l’intérieur. Les chrétiens ont aussi construit des mausolées. Un jardin est dédié aux victimes de la mafia.


La route d’Agrigente vers Noto nous fait découvrir des kilomètres de serres maraichères, à perte de vue.


On traverse Raguse sans s’y arrêter vraiment, mais la ville est bluffante.


Notre principale surprise, sur la route, est le nombre et la diversité des ruines en tout genre. Pas seulement des ruines antiques, les nobles, celles qu’on visite. Partout, notre route est semée de ruines industrielles ou résidentielles. Vieilles fermes, usines désaffectées, ponts interrompus, sublimes maison de maître, modeste pavillon, ambitieux projets immobiliers avortés. On se renseigne: parmi les ruines récentes, beaucoup sont des projets initiés par la mafia dans des zones inconstructibles. Le temps que les pigeons s’en rendent compte, le bâtiment est entamé mais ne sera jamais fini. Et surtout jamais démoli. Mais c’est surprenant de voir dans chaque rue de chaque village, parfois aux plus beaux emplacements, des ruines.


On se pose près de Noto, où on passera deux belles soirées. La ville a été ravagée par un tremblement de terre au 17e siecle, et entièrement reconstruite quelques kilomètres en aval. Elle est très différente des villes visitées jusqu’ici: les rues sont plus larges, perpendiculaires, et surtout dans un style baroque rococo assumé. On aime surtout l’atmosphère : peut-être parce qu’on y dîne un vendredi puis un samedi soir, mais il y règne une douceur de vivre très agréable. Les enfants jouent sur les places piétonnes, les jeunes filles y répètent leur choré TikTok, les garçons comparent leur coupe de footballers, les pères essaient d’endormir leur bébé en sautillant, les vieilles dames locales rient fort autour de leur banc, des guitaristes chantent au pied des marches. Nous sommes charmés.

Les vendeurs de marrons, très populaires sur l’île. On n’a pas encore élucidé pourquoi ils font dix fois plus de fumée qu’en France.


Un autre beau souvenir de Noto : le cimetière de la ville.


On restera trois jours tranquilles, entre plage et promenades dans les réserves naturelles environnantes. On échappe à l’arnaque du rétroviseur cassé, Barbara ayant lu un article dessus quelques heures avant de l’expérimenter en direct. Une fois passée la surprise du choc latéral (probablement un carton claqué au moment de notre passage), il suffit de ne pas s’arrêter, en espérant que les escrocs lâcheront l’affaire. Ce qui sera le cas.


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