Vers Porto et Nazaré


Musique du jour

Sérgio Mendes. Magalenha



Notre dernière nuit espagnole, avant de rejoindre le Portugal, sera finalement à Baiona. Nous avions visé Vigo, qui se révèle finalement trop urbain pour notre humeur bucolique.

En poussant un peu plus loin, Baiona nous offre un cadre bien plus charmant.

Le réveil confirme une excellente nouvelle : en quelques kilomètres, la température a pris dix degrés, c’est l’été, on peut ranger les gros pulls et les coupe-vent et sortir les sandales ! Bonheur !


Nous aurons quelques rendez-vous manqués au cours de nos premiers jours au Portugal. C’est le prix de l’improvisation ! Dans le lac d’Aceredo, par exemple, nous avons cherché les traces du village englouti… mais il n’est visible qu’en période de grande sécheresse.


Nous arrivons à Porto le jeudi après-midi et les camping repérés, sur les plages au Sud de la ville, sont tous complets - le week-end de Pâques a commencé.

Mais au Portugal, il n’est pas interdit de dormir dans la rue donc ce n’est pas bien grave.


Porto est superbe, accueillante, gaie. On descend du haut de la vieille ville jusqu’au quais, dont nous arpenterons les deux rives et le célèbre pont Dom Luis de Gustave Eiffel, avant de dîner sur une petite terrasse surplombant la rive. Cerise sur le gâteau : une formation de Batucada y jouera avec énergie et allégresse pendant toute la soirée, pile à la bonne distance pour apprécier sans que ce soit assourdissant.


Après deux jours à Porto, on visite Coimbra, l’ancienne capitale. Le but de la visite est la bibliothèque de Juanina, logée dans l’immense université, qui est l’une des plus anciennes d’Europe. Finalement on ne la verra jamais : arrivés trop tard vendredi, et découragés par la foule samedi. Coimbra est une drôle de ville. On en cherchera en vain le petit centre sympathique où se promener et prendre un verre. Vidée de ses étudiants pour le week-end de Pâques, la ville semble figée dans ses grands espaces majestueux.


Grand coup de coeur pour Nazaré !

On découvre d’abord le côté Sud. Un immense plage, à l’abri des courants, bordée par une falaise au pied de laquelle s’étend un village balnéaire de maisons blanches et de tuiles oranges. Sur le front de mer, de vieux pécheurs et leurs dames ultra-lookées présentent de l’artisanat local, notamment de grands plateaux de poissons séchés. Je dit artisanat car je n’arrive pas à imaginer qu’on puisse vouloir les manger. Plus tard dans l’après-midi, ils nous gratifierons d’une parade folklorique le long du front de mer.

L’atmosphère est paisible et gaie, populaire et sans prétention.


Mais Nazaré est surtout connue pour sa plage Nord, de l’autre côté du cap. Au cours des quinze dernières années, la ville est devenue un des hauts lieux du surf mondial. Nous arrivons juste apres la fin de la saison, qui se termine fin mars. Les vagues, qu’on vient admirer en fin de journée, n’attendront pas les légendaires trente mètres de hauteur, mais resteront impressionnantes. Éclatant parfois en rouleaux parfaits, d’autres fois dévorantes comme des avalanches. Les courants du reflux sont d’une puissance hallucinante. La longue promenade permet de les observer de plein d’angles différents, sans que les spectateurs ne soient les uns sur les autres. La lumière du soir est légèrement brumeuse, probablement à cause des gouttelettes en suspension. Magique !


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